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La Bougeotte • Radio nomade, alternative et culturelle à Montpellier et Marseille


Culture, Feu, Marmite : le secteur culturel et la pandémie

Culture, Feu, Marmite : le secteur culturel et la pandémie

Voilà presque neuf mois que le secteur culturel est impacté par la crise sanitaire et les décisions politiques qui en découlent. Les acteurs du monde de la culture naviguent entre restrictions sanitaires et fermeture, arrêt total des lieux et activités. La Bougeotte reçoit autour de sa table Adrien et Max des Lanceurs d’Arlette, Morgan du Mama Sound et Pascal de 280 Productions pour un temps d’échange autour de ces problématiques. 

  1. Culture, Feu, Marmite : le secteur culturel à l'épreuve de la pandémie Radio Bougeotte 1:08:55

Adrien était venu nous parler cet été du festival Arlette ton Cirque, initialement prévu en avril au parc Rimbaud. Après avoir reporté l’évènement au mois de septembre, Les Lanceurs d’Arlette ont dû finalement annuler. Ils nous racontent les relations avec la préfecture de l’Hérault qui ont mené à l’annulation du festival, le climat d’incertitude dans lequel ils ont baigné, le décalage entre le discours des politiques et la réalité. 

 « C’était important d’avoir une réflexion propre, en dehors des consignes de l’État. Une réflexion sur pourquoi on fait notre évènement. Est-ce qu’on le maintient en fonction des données sanitaires qu’on nous donne ? Des données qui sont d’ailleurs parfois incohérentes ou changeantes. » 

 C’est la préfecture qui autorise une manifestation artistique en espace public et malgré les efforts fournis par les associations pour produire des protocoles sanitaires stricts et précis, le préfet déclare que « de toute façon les associations ne pouvaient pas respecter le protocole… » (protocole demandé par la Préfecture), Adrien ajoute « c’est le serpent qui se mord la queue ». 

 Pour Morgan, qui travaille avec MamaSound, agenda culturel, guinguette populaire, concerts… entre autres, ce sont les évènements extérieurs qui sont les plus touchés, car les mesures sanitaires sont plus difficiles à mettre en place que dans des salles réglementées. 

 « Ce qu’il y a d’inattendu, de spontanée est chassé de nos sociétés. » Romain

 Adrien rappelle le rôle primordial de la culture et regrette une culture à deux vitesses entre les grosses structures subventionnées qui survivront et les petites associations et compagnies qui ne bénéficient pas du même accompagnement. Certes, ce sont des métiers-passion évoque Max, mais « c’est aussi notre boulot, s’il doit se passer deux ans sans qu’on travaille, y a pas que le côté financier, y a aussi, qu’est ce qu’on va faire pendant deux ans (…) Si les artistes ne peuvent pas monter sur scène, aller dans la rue… (…) y a un truc d’équilibre social, psychologique, faut pouvoir tenir le coup, et les gens qui organisent aussi, c’est leur métier ».

 Quels impacts aura la crise sanitaire sur ces associations, mais aussi sur tous les individus qui participent à nourrir le tissu culturel de la vie montpelliéraine, qu’ils soient des artistes, des organisateurs, des bénévoles… ? Pascal confie son inquiétude pour les artistes et les structures : « certes, il y a une année blanche jusque août 2021, mais les artistes veulent travailler. Il leur faut des lieux pour jouer et des structures organisatrices ». Pascal évoque autant de structures avec des perspectives diverses et des opportunités de survie relatives à leur place dans le tissu institutionnel. 

Il y a une volonté certaine de se réinventer, de trouver des moyens de s’unir dans une société où les espaces d’échanges et d’expressions nous apparaissent de plus en plus réduits. Il rappelle la « nécessité de s’unir pour avoir un effet significatif ». 

Table ronde enregistré le dimanche 18 octobre 2020 à 18 h.

Invités : Adrien et Max (Lanceurs d’Arlette), Morgan (Mamasound), Pascal (280 communications)

Animation : Maïna et Romain

Technique : Lalou