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La Bougeotte • Radio nomade, alternative et culturelle à Montpellier et Marseille


Ferveur populaire contre la loi de Sécurité Globale

Ferveur populaire contre la loi de Sécurité Globale

Une manifestante brandit « On filme nos ébats mais pas les keufs, où va le monde ? » contre la loi sécurité globale à Montpellier le 21 novembre dernier.

Récit de la mobilisation du samedi 21 novembre à Montpellier

La manifestation contre la proposition de loi de sécurité globale, discutée depuis une semaine à l’Assemblée Nationale, a rassemblé près de 2 000 personnes à Montpellier.

En ligne de mire, l’article 24 adopté vendredi soir par l’Assemblée nationale, permettant de sanctionner la diffusion d’images de policiers « dans le but qu’il soit porté atteinte à [leur] intégrité physique ou psychique », et l’article 22 qui permet l’utilisation de caméras aéroportées (les drones) par les policiers.

« Violences policières : ouvrir les yeux ou les crever », « Baissez vos armes on baissera nos téléphones » ou encore « Floutage de gueule » pouvait-on lire sur les pancartes des manifestants.

500 personnes étaient déjà présentes au rendez-vous fixé à 11h00 à l’Hôtel de Police à l’appel du collectif Danger Loi Sécurité Globale. Un dispositif policier protégeait le commissariat, sûrement pour prévenir d’une éventuelle prise de l’Hôtel de Police par les manifestants.

Le cortège s’agrandissait au fur et à mesure qu’il suivait son chemin dans les rues du centre-ville et atteignait plus de 1 000 personnes lors de l’arrivée sur la place de la comédie.

Au même moment, la chorale « Le Cri du chœur » collectif féministe faisait entendre « Alerta, alerta, alerta machista ! Que todo el territorio se vuelva feminista ! »1 devant l’Opéra en brandissant des fausses pierres tombales pour visibiliser et dénoncer les 99 femmes mortes sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint et les 9 travailleuses du sexe tuées dans l’exercice de leur profession.

Le cortège faisait alors un arrêt sur la place de la Comédie en signe de respect et de solidarité et quelques échanges eurent lieu entre les deux mobilisations.

Des manifestantes brandissent des pierres tombales en cartons pour dénoncer les féminicides à Montpellier le 21 novembre dernier.

Le cortège rejoignait ensuite la place de la préfecture dans une ambiance festive et énergisante, les rues de Montpellier n’avaient pas vu et entendu ça depuis bien longtemps…

Après les prises de paroles de nombreux collectifs (LDH 34, Stop armes mutilantes, le club de la presse, la ZAD du Lien, Solidaire, SNJ-CGT, Arrêt nucléaire 34), certains partent et d’autres restent sur la place pleinement ensoleillée à 13h00.

  1. Extrait batucada lors de la manifestation contre la loi sécurité globale du 21 novembre dernier Eric 4:11
Une manifestante dans le cortège contre la loi sécurité globale du 21 novembre dernier à Montpellier.

Alors qu’il ne restait qu’une vingtaine de minutes avant la fin de l’autorisation de manifester, les organisateurs préviennent les musiciens qu’ils doivent arrêter de jouer faute de quoi ils pourraient tenus responsables d’une manifestation illégale à 14h00.

Quelques minutes plus tard, avec un microphone toujours aussi capricieux et à peine audible, la dispersion est annoncée.  Les gendarmes positionnés aux quatre coins de la place se rapprochent alors de la centaine de personnes rassemblée autour des percussions « La manifestation est terminée, rentrez chez vous. »

En effet, la manifestation matinale a été autorisée par le Préfet mais ce dernier a interdit celle prévue à 14h00 aussi contre la loi sécurité globale, qui devait marquer les 2 ans du mouvement des Gilets Jaunes.

Deux manifs, deux polices

La manifestation prend alors fin et l’ambiance jusque-là très bon enfant change quelque peu alors que les policiers reprennent le contrôle de la préfecture et repousse les manifestants vers la rue de la Loge.

Après avoir été repoussé vers la comédie, le petit groupe des 50 personnes restantes marchait en direction de l’Esplanade. « Même quand on est 50 ils ont peur de nous » scandait l’un d’eux alors que le dispositif policier dépasse largement le nombre de manifestants.

Un dispositif policier bloque l’accès à la Préfecture depuis la place des Martyrs de la Résistance à la fin de la manifestation contre la loi sécurité globale du 21 novembre dernier à Montpellier.

« On retourne à la préf’ »

Un dispositif policier bloque l’accès à la Préfecture depuis la place des Martyrs de la Résistance à la fin de la manifestation contre la loi sécurité globale du 21 novembre dernier à Montpellier.

Alors qu’ils s’engageaient dans une rue adjacente pour rejoindre la rue de la Loge, les agents de la BAC s’engouffraient avec eux et procédaient à deux interpellations. Les gendarmes refermaient le pas de la rue pour parfaire la nasse. Ils procédaient alors à des contrôles d’attestations et invitent les participants et les journalistes présents à partir. Deux procès-verbaux, 1 interpellation et 2 amendes pour non-respect du confinement sont adressés.

Si la manifestation matinale a été encadrée, celle des gilets jaunes a été étouffée. L’effervescence de la diversité des revendications du samedi matin n’aura donc pas engendré la convergence avec celles des Gilets Jaunes de l’après-midi.

Depuis la mobilisation, la loi de Sécurité Globale a été adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale.

Plusieurs collectifs appellent à un rassemblement à 11h00 sur le parvis de l’Hôtel de Ville le samedi 28 novembre.

  1. Audiorécit Éric 3:30

Texte et sons : La rédaction
Photos : Jules Roques

1 Alerte, alerte, alerte macho ! Que tout le territoire devienne féministe !